20
oct.
2008
oct.
2008
Je vous invite à visionner cette courte démonstration des technologies HTML5, SVG et SMIL réalisée par Opera Software.
Amusant de voir les derniers soubresauts des standards de rendu et d'animation pour le web, qui tentent vainement de rattraper leur retard sur Flash / Flex (Adobe) et Silverlight (Microsoft).
Car de toute façon, au vu des parts de marché actuelles des navigateurs web, SVG, SMIL et compagnie n'ont aucune chance de réellement décoller tant qu'Internet Explorer ne les supporte pas convenablement. Ce qui n'est pas près d'arriver, au regard du long passé de Microsoft en matière d'ouverture et de respect des standards...
Commentaires
Je me permets de ne pas être d'accord avec ce que tu dis. D'une part parce que le temps passant Microsoft a bien été obligé de faire avec CSS & XHTML, bon gré mal gré. D'autre part parce que Firefox gagne régulièrement des parts de marché, avec une politique de conformité aux standards (idem pour Opéra). Et enfin, ce qui ferme la boucle, parce qu'avec l'embarqué (smartphones, PDA, notebooks - voire "Net"books) les contraintes sont plus techniques qu'avant (mémoire/bande passante/processeur) : or les technologies telles que Flash ou Silverlight sont extrêmement gourmandes.
De mon point de vue le marché va surtout scinder le contenu web en "parts de marché" bien distinctes : le commerce, le jeu, la vidéo, l'info en mobilité, etc. Un même site pouvant être répliqué selon les besoin sous différentes formes avec plusieurs technos différentes (c'était déjà ce que préparait l'apparition des flux RSS à mon humble avis).
Hélas, la réalité contredit tes dires, Histrion : la spécification CSS 2 date de 1998 (il y a 10 ans !!!), et la dernière version d'Internet Explorer (IE7) ne la respecte pas mieux que sa version précédente, qui était déjà postérieure à la publication finale et officielle de la spécification.
Ainsi, par exemple, IE7 ne supporte toujours pas SVG, simplement parce que Microsoft a voulu mettre en avant son propre standard (qu'il est le seul à implémenter, évidemment) : VML, alias Vector Markup Language. Quand on regarde précisément le code VML, on ne peut qu'être frappé de la ressemblance avec SVG, sauf... que la moitié des informations sont données dans l'ordre inverse de SVG, et bien sûr, les balises ne sont exactement pas les mêmes... Le plus drôle, c'est quand on trouve, sur le site MSDN, une page qui fait la promotion de SVG, et qui date de... juillet 2003 ! (http://msdn.microsoft.com/en-us/magazine/cc164114.aspx)
Certes, Microsoft a annoncé que la prochaine version de son navigateur (IE8) respecterait bien mieux les standards. Mais jusqu'à quel point ? On n'en a aucune idée. D'autant qu'IE8 devra aussi assurer une certaine compatibilité ascendante avec les "mauvais" comportements d'IE7 et inférieur. Bref, les programmeurs Web ont de bonnes raisons de ne pas croire Microsoft sur parole, mais seulement sur les actes, quand il s'agit de respecter un standard non-Microsoft.
Par ailleurs, il faut bien voir que les parts de marché entre Firefox et IE sont stables depuis un an ou deux : Firefox plafonne à 20-25 % de parts de marché. Et on ne voit pas ce qui pourrait le faire grimper encore : il a largement dépassé le strict marché des geeks, mais il a toujours autant de mal à en gagner, notamment chez les particuliers newbies (et certains restent newbies très longtemps), ou au sein des (nombreuses) entreprises qui ont investi sur l'univers et les produits Microsoft, donc Internet Explorer (et quand il a fallu développer des ActiveX pour pouvoir faire tourner tel ou tel outil maison, il se trouve bien peu de casse-cous pour oser les mettre à la poubelle ou imposer leur réécriture parce qu'on change de navigateur. Phénomène classique d'adhérence à la décision, même quand celle-ci s'avère mauvaise).
Enfin, la conclusion de ton analyse est parfaitement respectable, mais elle est contredite par les discours (et certains actes) des majors du marché du Web, qui disent voir le Web non plus comme une multitude de sites, mais comme une plate-forme intégrée (ce changement de perception du Web est même un des éléments constitutifs du "Web 2.0").
Je veux bien croire que le monde est loin d'être parfait (je pense en particulier à l'étude qui a montré que le Web n'est qu'à 2% en phase avec les standards). Mais je persiste et je signe : Microsoft va devoir s'aligner. Je suis entièrement d'accord avec toi, pendant dix ans ils ont laissé de côté ce qui ne les intéresse pas, et plagié ce qui leur paraît lucratif.
Mais c'est sans compter la "ré"-émergence de Mac (l'iPhone n'est pas qu'un buzz à mon avis, et Windows Mobile a beaucoup de chemin à faire). Ou l'émergence de nouveaux acteurs. Tu dis que Firefox plafonne ; mais regarde par exemple http://www.w3schools.com/browsers/browsers_stats.asp . J'ai l'impression que l'apparition d'un Chrome n'est pas à compter du côté de Microsoft. Pour rappel, Mozilla a toujours défendu la multiplicité (d'autres appellent ça la concurrence), pas le remplacement d'un privatif unique par un Libre unique.
Quant au web, il y a ce qu'on dit et ce qu'on fait. Ce que je vois c'est qu'un site bancaire n'est pas en Flash/Silverlight et je ne le vois pas le devenir (accès au plus grand nombre et sécurité à mon avis on encore un peu de sens). Autre exemple, un site comme Wikipedia, qui brasse sûrement un des plus gros volume de connexion, n'est pas orienté "web 2.0" (et à ma connaissance ne compte pas le devenir). Et c'est sans compter sur l'argument de mobilité (je vois mal un site tout en Flash tourner correctement sur un iPhone ou un HTC). Donc au final le marché par nature est segmenté, et le web 2.0 ce sera à la fois du Flash/Silverlight, mais aussi du CSS/XHTML (quitte à faire des vieux hacks pour IE : tout le monde en fait déjà en réalité). La vraie question c'est de savoir où se situera le point d'équilibre...
Et pour conclure, à mon humble avis dans 10 ans avec l'apparition de nouveaux type de débits (fibre optique chez Free ? ;) ) le marché va encore plus se segmenter. Tout ne passe pas dans les même tuyaux, tout simplement. Et c'est encore pour un temps la technique et ses contraintes qui forcera les choix.
Hummm, pas tout à fait d'accord avec toi, Histrion.
De l'aveu même d'un développeur de chez Opera, Flash lite fonctionne plutôt bien sur les téléphones mobiles. De plus, Adobe fait de gros effort au niveau de l'accessibilité et de l'indexabilité de Flash. On aura donc peut-être bientôt des sites institutionnels ou bancaires en Flash, d'autant que cette technologie est présente sur 99% des postes clients (contre 70-80% pour IE dans l'UE), et qu'elle propose un rendu uniforme.
Quant à Wikipedia, il s'agit d'un site purement consultatif, quasi-statique, et pas d'une application web complète comme les sites de voyage, les boutiques en ligne, etc.
Attention, quand je parle de mobilité j'ai bien précisé que je parlais à la fois de la consommation processeur/mémoire, mais aussi du débit réseau. S'il faut cinq minutes en GPRS pour télécharger une appli Flash sur son téléphone pour pouvoir commencer à acheter quelque chose ou à chercher une information, ça ne va pas le faire. Bien sûr les concepteurs ne sont pas des billes, mais même avec une bonne optimisation je demande à voir. Autre souci, le cache : est-ce qu'aujourd'hui on sait correctement mettre en cache du Flash ? Si oui, pas de souci. Mais si ce n'est pas le cas, bonjour la facture... Et déjà que les opérateurs téléphoniques freinent des quatre fers parce qu'ils ont peur de saturer leurs réseaux avec de la donnée Internet (rappelez-vous la tv mobile ils en parlaient déjà il y a six ans), si en plus c'est du Flash, ça risque de faire mal.
Tu dis aussi que Flash fait des efforts niveau mobilité. Ok. Mais tu oublies l'autre aspect que je citais : sécurité. De ce côté ils viennent de se faire mauvaise pub sur mauvaise pub ces derniers mois. De tout les côtés on peut lire des articles qui soulignent à quel point Flash est un gruyère. A l'heure où Sarkozy se fait pirater sa CB je demande à voir ce que vont faire les banques d'une techno comme ça...
Pour finir tu fais la distinction "application web" / "site web" : c'est donc bien que tu segmentes le marché. Le web, même 2.0, c'est aussi bien un site totalement statique (ou presque, comme Wikipedia), mais aussi un site comme Dofus, application de jeu entièrement en Flash. Et il y aura à mon avis d'autres saveurs (du "un peu dynamique" façon blog / forum comme Facebook, du dynamique standardisé comme GMail, etc.).
Flash et Silverlight vont sûrement faire un carton dans le bling-bling e-commercial, ça je te l'accorde. Mais je reprends l'exemple des flux RSS : en parallèle, en même temps que d'un côté le web va s'orienter multimédia avec un contenu enrichi et rutilant, il y aura à mon humble avis un mouvement opposé (pas forcement aussi important, mais non négligeable) pour aller vers beaucoup de simplicité et des standards très ouverts, avec un objectif d'interopérabilité et où le contenu aura plus d'importance que l'enrobage.