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mar.
2009
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2009
Le blog Creative Review propose un article intéressant retraçant un siècle d'évolution dans le design des plans des métros européens (français, anglais, allemand).
Si les premiers plans restaient fidèles à la topologie réelle des lignes, les travaux de George Dow et de Harry Beck, au début du 20° siècle, ont popularisé un style graphique épuré, plus géométrique, utilisant des lignes colorées et des symboles spéciaux pour les interconnexions. Curieusement, ce style ne sera adopté que très tardivement par la RATP (1999).
Commentaires
De ce que j'en comprends, la RATP n'a pas rejeté le principe des lignes colorées (une couleur par ligne, un nœud plus gros pour chaque interconnexion entre lignes). Elle a rejeté le fait de simplifier le dessin des lignes, en conservant la topologie réelle des lignes. Bref, elle a souhaité fournir une carte du réseau plutôt qu'un schéma. Ce qui a mon sens, se justifie dans la mesure où le lecteur devra, à un moment où à un autre, faire le lien avec le réseau des rues au niveau du sol. Avec une telle densité de stations dans Paris intra-Muros, un tracé simplifié des lignes induirait de très nombreuses ambiguïtés sur la localisation réelle des stations, qui seraient plus dommageables à la lecture du plan que la perte de lisibilité qu'induit le respect de la topologie réelle des lignes.
Par ailleurs, le réseau RATP tient à peu près dans un disque, et il n'est pas fondamentalement radial. Par conséquent, simplifier le tracé des lignes sur le plan ne permet pas de réduire la taille totale du plan.
Pour le plan du réseau SNCF Ile-de-France, par contre, le problème est différent : le réseau est fondamentalement radial. Il n'y a donc pas ambiguïté sur la localisation de telle ou telle station, sauf peut-être tout près de Paris. Ce qui explique que le plan du réseau francilien a longtemps mélangé respect de la topologie réelle des lignes, pour les sections en proche banlieue, et simplification du tracé pour les sections lointaines, afin de gagner de l'espace. Sachant que pour les grands plans affichés dans les trains ou les gares, pour lesquels le problème d'espace ne se pose pas aussi fortement que pour les plans distribués aux voyageurs, le plan respecte la topologie des lignes sur l'intégralité de leur parcours (comme le montre la capture en fin de billet).