janv.
2012
Nous avons tous, un jour ou l'autre, été contactés par un recruteur ou "chasseur de têtes". Personnellement, je reçois un ou deux mails ou appels téléphoniques par semaine, sans compter les messages sur les réseaux professionnels. J'en ai donc vu passer un certain nombre...
Certains sont sympas, ont lu le CV jusqu'au bout avant d'appeler (non, je ne suis pas encore indépendant), et proposent des postes correspondant à mon profil. J'ai ainsi laissé passer certaines opportunités intéressantes, étant déjà satisfait par mon poste actuel chez Zenika. Ce n'est pas toujours facile de faire le bon choix...
D'autres ont simplement besoin de remplir leur quota de spam quotidien pour prouver à leur direction qu'ils ont mis "tous les moyens en oeuvre" pour recruter la perle rare, ou se croient toujours au temps lointain où il suffisait de se rendre au marché aux esclaves pour trouver de la main-d'oeuvre bon marché et emplie de gratitude. Ceux-là détériorent malheureusement l'image de la profession.
Au fil du temps, j'en suis venu à établir une petite classification des annonces et de leurs expéditeurs. Notez bien que les catégories ne sont pas mutuellement exclusives.
Le bon pote
C'est celui qui s'incruste dans votre vie dans l'espoir d'attirer votre attention, et d'être le premier averti si jamais vous décidiez de changer de travail.
Il vous suit sur Twitter (ainsi que 5000 autres consultants), et insiste pour vous ajouter en tant qu' "ami" sur Viadeo ou LinkedIn, faisant preuve d'une odieuse familiarité censée lui attirer vos faveurs.
Le contact peut également provenir de l'association des anciens de votre école, sous prétexte que le fait d'avoir usé vos jeans sur les mêmes bancs d'amphi, fût-ce à des années d'intervalle, crée nécessairement un devoir de solidarité.
Désolé mon pote, mais je ne te connais pas. Adieu, donc.
L'espion
L'espion, vous le connaissez bien : c'est celui qui propose des missions comme s'il dealait des secrets nucléaires. Voix basse, termes vagues, empressement prudent, son comportement trahit son regret de n'avoir pu passer la pièce au détecteur de micros avant de vous appeler. "On peut parler ?"
Il faut dire que le descriptif du poste fait effectivement envie :
"J'ai une mission, pour un client, à partir d'une certaine date. Ecoutez, j'irai même jusqu'à vous révéler que le projet sera développé dans un certain langage, avec un IDE. Êtes-vous intéressé ?"
Evidemment, pour en savoir plus, il vous faudra envoyer un CV et une lettre de motivation (au format Word 95), ainsi qu'une analyse d'urine et la preuve de votre accréditation au secret défense. On ne sait jamais.
Mais il arrive que l'espion couvre mal ses traces. Ainsi, j'ai reçu une offre "anonymisée", évoquant "un client leader dans son domaine"[1], mais requérant "une expertise sur les technologies Ekino". Démasqué !
Camarade espion, sache donc que les développeurs possèdent leurs propres réseaux, et que l'univers IT français ‒ et parisien en particulier ‒ est un tout petit monde où l'information circule très vite. Viens au Paris JUG par exemple, et tu verras que tes secrets de Polichinelle sont vite éventés.
Toute résistance est futile, alors autant jouer cartes sur tables, non ?
Le télévangéliste
Peu importe le moyen, il veut faire passer son message à la planète entière : il a une Mission (à pourvoir).
Il cherche donc l'Elu, le développeur qui saura entendre son Message. Ca peut être n'importe qui. Mais si ce n'est pas vous, vous êtes prié d'aider le recruteur dans sa croisade : "Si vous ou l'une de vos connaissances...".
Prière de mettre votre réseau et votre énergie à disposition de sa Quête, bénévolement naturellement, vous ne voudriez pas vous rendre coupable de vulgaire mercantilisme ? Laissez donc ça aux professionnels.
Je suis sûr que les DRH goûteraient particulièrement l'ironie d'une lettre de motivation se terminant par : "Si vous ou l'un de vos concurrents aviez un poste à pourvoir, merci de lui transmettre mes coordonnées"...
Alors non, je ne diffuserai pas la Bonne Parole à ta place, ami télévangéliste.
Premièrement, parce que si je connaissais de bons candidats en recherche de poste, j'aurais envie qu'ils travaillent avec moi plutôt qu'avec toi ; deuxièmement, parce que je refuse de me porter caution auprès de collègues que j'estime, pour une mission et une société dont je ne connais rien ; et troisièmement, parce que tu n'as aucune légitimité pour me demander un service que tu refuserais toi-même de me rendre.
L'optimiste forcené
Celui-ci surprend par sa capacité à nier l'évidence ou ignorer les difficultés potentielles. Il en existe plusieurs variantes.
D'abord, celui qui n'a retenu de votre CV que les éléments qui l'intéressaient. Florilège personnel :
- "Je vois que vous êtes formateur indépendant" (non, pas du tout) ;
- "Excellent, vous maîtrisez PHP !" (oui, il y a 10 ans) ;
- "Ca fait plus de 6 mois que vous cherchez une mission ?" (non, le CV n'est simplement pas à jour)
Ensuite, l'Oracle, qui se projette (et vous avec) dans 6 mois, où il ne fait aucun doute que vous travaillerez ensemble : "Allô ? Bonjour, j'ai une mission intéressante à vous proposer ; vous avez sûrement trois mois de préavis, mais on pourra s'arranger avec votre société".
Marty, prépare la DeLorean ! Direction le futur ! Ou pas.
Enfin, l'Indiana Jones, toujours à la recherche de la perle rare. Car il doit bien exister quelque part, ce légendaire formateur indépendant à 200€ / jour, disponible la semaine prochaine et qui fournit ses propres supports certifiés !
Le Shadok
"En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche" (devise Shadok).
Certains recruteurs très pénibles vous inscrivent d'office sur leur spam-list (pardon, leur liste de candidats privilégiés), et se rappellent ensuite à votre bon souvenir plusieurs fois par mois, voire par semaine, pour vous proposer tout ce qui leur tombe sous la main, que cela corresponde à votre profil ou non.
Qu'ils parviennent par email ou via les réseaux professionnels, ces messages suivent toujours le même modèle : après quarante lignes majuscules décrivant les appas de la société cliente en des termes propres à faire rougir un marin en permission, la mission elle-même est expédiée en deux lignes génériques (cf. la section sur l'Espion).
Inutile de le préciser, ils partent immédiatement à la corbeille. Si ces bêtises me font perdre du temps, je me console en songeant que leur format électronique aura au moins évité un sort funeste à quelques arbres centenaires.
Mais au fait, vous n'envisageriez pas d' "évoluer"[2] vers un poste d'administrateur Oracle, par hasard ? D'accord, le poste demande 8 ans d'expérience en optimisation de PL/SQL, mais avec vos 10 ans d'expérience en Java, votre reconversion devrait être une formalité. Vous allez a-do-rer.
Et d'autres encore...
Je suis sûr que vous avez tous reçu des offres qui vous ont agacés et/ou amusés ? Des appels téléphoniques de sociétés qui ne vous avaient pas répondu lorsque vous cherchiez du travail, mais qui s'inquiètent subitement du bon déroulement de votre carrière ? Des recruteurs peu scrupuleux qui vous ont soutiré votre carnet d'adresses professionnel sous prétexte de "vérifier vos antécédents" ? Ou ceux qui vous lâchent du bout des lèvres que vous "pourriez convenir" pour ce poste de stagiaire, sous réserve évidemment de réussir le test technique (j'en ai d'ailleurs corrigé un certain nombre qui étaient faux)...
Partagez vos expériences !
En attendant de vous lire, si vous ou l'une de vos connaissances n'avez pas lu cet article...
Bonne année 2012 !
Olivier
Notes
[1] Quel que soit le client ou le domaine, celui-ci est toujours leader. C'est pour ça qu'en France, on est les champions. Puisqu'on vous le dit.
[2] Drôle de notion d' "évolution", en informatique. Comme si un boulanger pouvait "évoluer vers" un poste de mécanicien. Quand finiront-ils par comprendre que Développeur, DBA, Admin-sys et Chef de Projet sont des métiers à part entière, dont il faut valoriser l'expertise, et qu'on ne peut pas "évoluer" de l'un vers l'autre en conservant sa compétence ?
Commentaires
Superbe article,
je peux l'utiliser comme référence pour répondre aux mails des "CAsseurs de têtes"? :)
Nabil
"Quand vous dites que vous n'êtes pas mobile en dehors de la métropole Lilloise, est-ce que ça inclus Gibraltar ?" (sur un mal entendu ...)
"Avec un profil comme le votre vous devriez être très demandé, j'ai toute fois une opportunité qui devrait vous faire oublier toutes les autres" (tout flatteur vit au dépend ...)
Tellement vrai :) Excellent article !
Excellent !
Cela fait plusieurs années que je voulais rédiger un billet du même type :)
En général, Viadeo == CV ce qui est inquiétant au point que j'ai du mettre un Captcha. Si un recruteur me contacte sans me dire "j'ai vu la mention sur votre site" c'est mal partis. Ca devient comique quand il affirme avoir lu mon CV...
Sinon effectivement j'ai adoré le mec qui chuchote en me disant qu'il a réussi à passer le standard (d'une société de 20 personnes) en se faisant passer pour la société X (concurrente... oops)
Et la classique phrase: "Je propose un poste pour une société leader de son marché". Je pense qu'on devrait pouvoir coder un ChatterBot :)
Trêve de plaisanterie, le Web2.0 a simplifié énormément la mise en relation des gens et du coup ces comportements font de l'ombre aux cabinets très sérieux et compétents.
C'est d'autant plus dommage que le métier de développeur arrive à ses limites rapidement (cf. plusieurs discussions sur la toile) et qu'il faut évoluer vers des postes de directeur technique, chef de projets, manager, responsable veille ou innovation, ... pour avancer.
Si je pouvais leurs donner un conseil : Vous parlez à des gens passionnés, jouez la transparence au lieu de noyer le poisson, décrivez le business model, l'innovation, la culture de votre client.
Excellent article. Je ne peux que confirmer.
Par rapport à la note 2, j'ai toujours l'impression qu'on est "que développeur". Si on est toujours développeur à 40 ans, on a forcément raté sa carrière quelque part. On dirait que "être développeur", c'est un mal par lequel il faut passer, mais qu'il faut quitter le plus vite possible.
Il me semble que cette reflection est typiquement Français, aux USA, en Allmagne ou Angleterre, c'est tout à fait normal de débuter en tant que software developer et de prendre sa retraite, toujours en tant software developer. "Ils sont bizarre, ces Français!" ;-)
@Nabil : Bien sûr, faites tourner, c'est de la bonne :) Et plus on est nombreux à dénoncer les abus, mieux ce sera.
@Franck : Gibraltar ! Diantre. J'ai moi-même eu une proposition de mission dans un pays d'Afrique sub-saharienne, directement par téléphone. J'ai cru à une blague, mais non, c'était bien sérieux.
@Jean-Philippe : Tant qu'on laissera des non-informaticiens (non-développeurs, devrais-je dire, rapport à la note #2) juger de la pertinence des missions et de l'adéquation des profils, on acceptera implicitement d'être vendus comme des machines à laver.
Pratiques très répandues effectivement.
J'ajouterais le cas du recruteur situé en Inde ou Australie, qui vous appelle avec un numéro anglais (+44) et qui tente de nier qu'il est au bout du monde, tout ça pour vous proposer une mission à Bruxelles ou Paris. En tant qu'indépendant, c'est extrêmement risqué de travailler avec un intermédiaire situé hors de votre pays: s'il refuse de payer, c'est déjà compliqué lorsqu'il provient d'un pays voisin, mais lorsqu'il est au bout du monde, c'est carrément impossible (investissement en temps et argent) d'aller en justice.
Et le cas du recruteur auquel vous avez demandé de vous sortir de sa base de données (généralement, il ignore comment vous y avez atterri, c'est un peu magique) mais qui refuse de le faire.
"Car il doit bien exister quelque part, ce légendaire formateur indépendant à 200€ / jour..." Cela s'applique aussi aux développeurs et experts techniques. Généralement, ce recruteur-là aura très bien compris que vous ne faites "que" du développement, rien ne justifie donc un taux plus élevé. A ce taux-là, il vous propose bien-sûr une mission dans une grande ville située à plusieurs centaines de kilomètres de votre domicile et vous confirme que vous toucherez assez pour vous payer les trajets et un studio luxueux durant la mission.
Être "développeur", c'est comme être adolescent ou puceau, un état par lequel il faut nécessairement passer avant de faire des choses sérieuses (du "business"), et dont on finira par sortir en grandissant (chef de projet, MOA, responsable de la machine à café...).
On est ici victimes de l'amalgame avec la Génération Y, perçue comme une génération déconnectée du réel, enfermée dans un monde numérique composé de jeux vidéos et d'amis virtuels. L'ordinateur n'est encore vu que comme un moyen d'assouvir ce délire, les développeurs comme des junkies. Essayez de demander un PC plus puissant ou un écran plus grand ; on vous regardera comme l'enfant trépignant devant un magasin de jouets.
@estiedi Est-ce pareil au Benelux ?
Le flatteur
"Bonjour je travaille pour la international Unlimited Best Corportation dans l'équipe d'acquisition des talents, j'ai vu votre profil sur XXX"
amusant, mais tellement vrai...Et le pire c'est que ces stratégies fonctionnent quand même, surtout quand on est vulnérable...
Merci pour ce billet et bonne année 2012
C'est pareil au Benelux, d'Amsterdam à Luxembourg en passant par Bruxelles.
Une fois, un chasseur de tête a appelé le standard de ma boite et à dit, "je voudrais parler avec monsieur Adouani... je suis Machin Bidule de chez IBM..." on me l'a passée, et c'était une "chasseur de tête" de EBM :D
Mortel le vice.
On rigole aussi souvent en lisant le descriptif technique, j'ai déjà vu quelque chose dans ce style pour un super projet de migration technique :
actuel ....., struts 1.0, ...
cible ...., struts 1.2 , ...
Youhouuu trop bien !!!!
J'ai déjà vu aussi des noms de boite marrants, une qui s'appelait Jenkins Conseil (ou dans le style), mais bien elle n'a rien a voir avec le Jenkins auquel on pense tous en lisant ça.
Et finalement, il y a quelques mois, j'ai fait un grand ménage dans Viadeo : j'ai supprimé tout les RH/Commerciaux que j'avais fait l'erreur d'avoir en contact il y a quelques année => 50 contacts en moins. Et maintenant, je n'ai plus que des gens que je connais plus ou moins.
Beau billet, allez je partage une demande de mise en relation très récente :
Bonjour
Dans le cadre de nos missions pour un éditeur de logiciel de développement web , nous recherchons un consultant avant-vente maitrisant bien les architecture eclipse, . net, ajax ... et les environnements internet.
Aussi merci de nous rappeler au XX XX XX XX XX ou de nous communiquer un numéro de mobile
Cordialement,
J'étais à deux doigts de m'évanouir en lisant dans la même phrase : "les architecture eclipse, . net, ajax ... et les environnements internet"
C'est effectivement très drole mais faut pas non plus oublier qu'il y a des gens qui aimerait etre dans ta position de chassé dans des secteurs ou l'on se bagarre dès que l'on place la moindre annonce (ex le domaine de la RH).
Excellent Olivier ! ça me rappelle des coups de fils, des propos dits en "messe basse" :-)
Comment construire des relations professionnelles dans la durée, avec de tels comportements... ? Heureusement qu'il existe encore d'excellents professionnels des RH pour nous faire oublier ceux que tu décris si bien ici.
Le CV en anglais permet de filtrer les cons ;)
On devrait mettre des captcha pour nous contacter du genre "rentrez le langage pour lequel vous voulez me recruter"
@estiedi je ne crois pas que le métier de développeur soit déprécié
- Une originalité Française est le trio Editeur/SSII/Client qui n'existe pas vraiment dans les pays anglo-saxons.
- Mathématiquement on ne peut pas payer 10 développeurs senior le prix d'un directeur technique. D'ou ce besoin d'évoluer.
- Un développeur senior n'a de la valeur ajoutée que sur des projets très complexes ce qui est relativement rare dans notre informatique "lego".
Je me souviens lors d'un ParisJUG une personne avait demandé "qui a déjà codé une Servlet ?" il y avait 4-5 mains levée (sur 120) car généralement les gens utilisent un Nième framework...
@Olivier 1000% d'accord avec ta note n°2. Mais au moins si ils faisaient un peu de transparence cela nous permettrait de trier.
Dans les amusants j'ai eu l'annonce non relue & pas comprise : "maîtrise du multisreading" qui m'a bien fait rire.
Beau billet.
Toutefois, on a de la chance de travailler sur un marché où l'on observe cela ...
Vraiment excellent !
Il y a encore quelques semaines, j'ai reçu un mail d'un type qui m'écrivait : "J'ai vu votre CV sur lolix et votre profil m'intéresse fortement, j'ai une mission...blabla ... envoyez moi un CV au format Word".
J'ai quand même pris le temps de lui répondre pour être poli et lui demander :
1) s'il avait vraiment lu mon CV et vu qu'un Konami Code était en place dessus
2) s'il se rendait compte que venir sur un site d'emploi dédié au monde de l'Open Source et demander un CV au format Word, était assez ... original voir complètement à coté de la plaque.
Il m'a répondu :
1) "J'avoue que non, mais je lis entre 60 et 100 CV par jour et donc, je peux louper quelques détails" ... tu m'étonnes.
2) "Ce format Word est celui que demandent nos clients. On y retire des mentions, on ajoute notre logo et ça part au plus vite" ... oui, donc, je te facilite le travail en gros, si j'accepte et tu continues à chercher des profils à la old school sans trop te fouler.
Bref, je pense que ces marchands de viande qui pratiquent ces méthodes "hors du temps" vont mourir tout seul. Il faudra juste se montrer patient et le tri va se faire automatiquement. Il est facile de comprendre pourquoi ces groupes ont du mal à trouver de bons profils : leurs profilers sont nuls.
On sent que ça vient du coeur.
Je présenterais le problème autrement : lorsque que l'on a du succès c'est normal que l'on soit autant sollicité.
Réjouissons nous de l'être autant en ces temps où beaucoup perdent leur emploi.
Je ne cherche pas d'excuse au recruteurs mais je suppose que la concurrence dans leur métier est à la limite du supportable pour un IT comme nous. Je leur reconnait un certain talent dans la filouterie et les félicite pour leur ténacité.
J'espère qu'avec cet article ils prendront conscience de certains aspects qui semblent leur échapper :
Bravo pour cet excellent article. On le pense tous mais on ne l'aurai certainement pas aussi bien exprimé